Si l’UX designer est le côté pile, alors l’UX researcher est le côté face. Grâce à l’UX researcher, chaque membre de l’équipe travaille dans une direction claire autour d’un projet web ou mobile. Il est le garde-fou qui permet d’être sur du travail accompli. En véritable enquêteur, il se pose les bonnes questions pour trouver LA bonne réponse. Le site ou l’application mobile idéale, c’est grâce à lui que c’est possible grâce à un long travail d’investigation.
L’UX researcher a pour mission de mener une enquête autour d’un projet web ou mobile et de l’utilisateur. Concrètement, l’UX researcher va faire des recherches approfondies sur le comportement des utilisateurs afin de déterminer quelles sont les bonnes pratiques à appliquer pour réaliser l’impensable : un site ou une application sans aucune friction. Le parcours utilisateur est fluide, il ne se pose aucune question sur le comment ou le pourquoi, il en profite et c’est tout. C’est cet objectif que vise l’UX researcher.
Pour mener à bien sa mission, l’UX researcher a de solides connaissances en psychologie et utilise des outils très divers.
L’UX researcher est la pierre de fondation d’un projet d’un point de vue expérience utilisateur. Il travaille en collaboration avec l’UX designer. Ensemble, ils vont définir les grandes lignes d’un projet aussi bien que les moindres détails. Au quotidien, l’UX researcher sera en lien étroit avec les équipes de production afin de vérifier que le travail accompli est en parfaite correspondance avec la charte qu’il a au préalable établie.
Pour définir les besoins du projet, l’UX researcher est en interaction avec un chef de projet. Grâce à lui, il sait exactement quels sont les besoins du client et quels sont ses objectifs. Il est très souvent intégré à une équipe UX, il peut donc avoir un directeur de l’UX qui l’aide dans son processus de travail.
L’UX researcher connaît les êtres humains et a vraiment une sensibilité pour comprendre les décisions prises par les individus. De fait, il sera donc emphatique et aura de solides connaissances en sciences cognitives. Il est également capable de comprendre à la perfection les enjeux d’un projet, et son esprit d’analyse est acéré.
Les statistiques n’ont pas de secret pour lui et il est capable de lire entre les lignes… ou plutôt entre les chiffres.
D’un point de vue technique, il comprend parfaitement quelles sont les contraintes techniques de conception, le développement web ou mobile, l’architecture d’information, le maquettage, tout ceci n’a pas de secret pour lui.
L’UX researcher doit également être créatif dans son approche. Il doit innover et trouver des solutions très spécifiques. Il lui sera donc nécessaire d’avoir en réserve une bonne dose d’imagination pour ses recherches, aussi bien que pour transmettre ses résultats.
Il s’agit du nerf de la guerre menée par l’UX researcher contre les difficultés que peuvent rencontrer les utilisateurs. Il utilise de nombreux outils d’analyse pour évaluer les besoins du projet et en définir les contours. Il maîtrise à la perfection l’étude ethnographique, le benchmark UX, et sait récupérer les données là où elles se trouvent (Google Analytics, Eye Tracking, Heatmap, analyse heuristique). Il est également capable de mener des groupes et des individus pour obtenir des réponses à ses questions. Ainsi, il peut réaliser des Focus Groups, des interviews ou des ateliers de co-conception. Il doit également être capable de créer un profil type à l’aide de Personas ou de la technique du Jobs-to-be-done.
Il peut être intéressant pour l’UX researcher de maîtriser les outils de cartographie afin de visualiser au mieux les différentes étapes à réaliser. Il appréciera des outils en ligne comme Maze ou Lookback pour tester l’efficacité du livrable.
Le métier d’UX researcher est relativement récent en France. Il n’y a donc pas de cursus labellisé UX researcher. Cependant, un parcours est reconnu comme incontournable pour faire ce métier. Il s’agit d’un master en sciences humaines. Certaines filières sont particulièrement appréciées, comme la psychologie, l’anthropologie, la sociologie… Au sein de ces spécialités, l’étudiant va apprendre à mieux comprendre l’être humain et à maîtriser les statistiques, deux qualités indispensables. Pour ceux qui choisiront psychologie, il est fortement recommandé de se spécialiser, à partir de la licence, en psychologie cognitive et ergonomie cognitive.
En France en 2019, il y a moins de 1 000 UX researcher sur le marché du travail. Il s’agit d’un métier encore confidentiel qui se développe à vitesse grand V. Il n’est donc pas surprenant que les salaires soient assez hauts. Il s’agit d’ailleurs d’un des plus hauts salaires pour les débutants avec 35 K€ annuels. Néanmoins il s’agit d’une moyenne, tout dépend de la taille de la structure que vous rejoignez et de l’importance des projets que vous gérez au quotidien. Après 10 ans d’expérience, l’UX researcher gagne au minimum 49 K€ et au maximum 80 K€ par an.
L’UX researcher a de belles perspectives d’évolutions de carrière. Si sa capacité à mener des investigations et à retranscrire ses résultats est accomplie, il peut très rapidement devenir la référence qui guide l’équipe UX, et pourquoi pas, obtenir le poste de direction du pôle UX en agence ou en entreprise. Il peut également devenir directeur du service Design.
Les meilleurs UX researcher peuvent se faire approcher par des chasseurs de têtes pour rejoindre les grandes entreprises du web ou des applications mobiles. Lorsque sa carrière a été suffisamment longue et s’il aime l’indépendance, l’UX researcher a tout intérêt à se diriger vers un statut de freelance ou à créer sa propre agence. Il aura ainsi la capacité de choisir les projets sur lesquels il travaille et son salaire peut grimper jusqu’à des sommets.